David Lively

Piano

Biographie

Une double culture

Pianiste franco-américain, David Lively, passionnément attaché aux patrimoines musicaux de ses deux pays, en est un interprète de référence.

Début de carrière

Né aux États-Unis, il vient en France dès 1969 à l’âge de seize ans pour étudier à l’École normale de musique avec Jules Gentil qui fut l’assistant d’Alfred Cortot. Il poursuit sa formation auprès de Wilhelm Kempff, d’Eugene Istomin, Nadia Boulanger, d’Erich Leinsdorf et surtout de Claudio Arrau. Très vite, sa technique éblouissante et son enthousiasme communicatif lui valent d’être lauréat de nombreux concours internationaux (Long Thibaud, Reine Elisabeth, Genève, Tchaïkovski où il remporte le Prix spécial pour la musique contemporaine ainsi que le Prix Dino Ciani de la Scala de Milan) et de remporter très rapidement tous les suffrages du public.

Richesse du répertoire concertant

Très tôt, il mène une carrière qui s’affirme protéiforme, diversité qui s’est maintenue jusqu’à ce jour. Il connaît intimement le grand répertoire pour soliste, maîtrisant plus de quatre-vingts concertos et se fait une spécialité de grandes pages très rarement données parce que redoutables : concertos de Busoni et Furtwängler ainsi que le Concerto romantique et Castelli Romani de Joseph Marx, dont son enregistrement avec l’Orchestre de Bochum sous la direction de Steven Sloane vient d’être réédité par le label Naxos. En concerto, il a eu le privilège de collaborer avec des chefs éminents tels Erich Leinsdorf, Ferdinand Leitner, Kurt Sanderling, Pierre Dervaux, Hans Vonk, Stanisław Skrowaczewski, Jerzy Semkow, Lovro von Matacic, Walter Susskind, Michael Gielen, Leonard Slatkin, Sir Simon Rattle, Sir Colin Davis, Rafael Kubelik, Pascal Rophé, Dennis Russel Davies, Ronald Zollman, Michael Tilson Thomas, Kent Nagano, Yutaka Sado, Hubert Soudant, Jean-Claude Casadesus, Michel Plasson…

I Got Rhythm

Il se consacre avec enthousiasme à la musique américaine du XXe siècle et en particulier aux œuvres d’Aaron Copland et Elliott Carter dont il fut un ami intime. Son très récent disque I Got Rhythm, consacré au répertoire américain de Gottschalk à Carter en passant par Gershwin, Joplin, Barber, Ives, Bolcom, Albright remporte un très vif succès critique et public. Pierre Gervasoni (Le Monde) voit en lui « un guide inspiré de la musique américaine», alors que Thierry Hilleriteau (Le Figaro) salue un « claviériste surdoué […],l’un des meilleurs interprètes de la musique d’Elliott Carter, d’Aaron Copland ou de Charles Ives

Un ardent défenseur de la musique d’aujourd’hui

La maîtrise instrumentale éblouissante de David Lively fait de lui un champion de la création musicale. Citons la création européenne de Riverrun de Takemitsu avec Kent Nagano, celle du trio Cendres de Saariaho, le Double concerto de Travlos avec l’Orchestre de la Radio de Moscou et Vladimir Fedosseyev, Continuous Snapshots que lui dédie Sébastien Gaxie créé au festival Manifeste de l’IRCAM. Il joue et enregistre le concerto de Benoît Mernier avec l’Orchestre national de Montpellier-Languedoc-Roussillon sous la direction Ernest Martinez Izquierdo. Entretenant des relations privilégiées avec Philippe Boesmans, il a donné à maintes reprises sa musique de chambre, son concerto et a enregistré l’intégrale de son œuvre pour piano. Même complicité étroite avec William Blank, dont il crée le concerto Cris et plus récemment Reflecting Black, commande de l’Orchestre de la Suisse romande enregistrée sous la direction de Pascal Rophé. Il vient de créer à la Salle Cortot le Quintette avec cordes d’Eric Tanguy.

Musique française

David Lively a toujours été attiré par l’art français et en particulier la musique impressionniste qui a motivé sa venue en France alors qu’il était encore adolescent. Son interprétation à l’âge de 18 ans du concerto pour la main gauche de Ravel en finale du concours Reine Elisabeth lui a valu le commentaire du roi Baudouin « vous avez failli provoquer une révolution ». Très tôt dans sa carrière il enregistre l’intégrale des Nocturnes de Fauré en mémoire de son professeur Jules Gentil, ami intime de Fauré. David Lively a entrepris une transcription du Martyre de Saint Sébastien de Debussy pour deux comédiens, un synthétiseur et un petit ensemble qui a été donné en création au festival de Saint Lizier en Ariège dont David Lively a été le directeur artistique pendant plus de 35 ans. Il promeut l’œuvre du compositeur Benjamin Godard au festival Piano aux Jacobins ainsi qu’à Moscou et Venise avec la fondation Bru Zane.

Chambriste

Attaché à la musique de chambre, David Lively a donné maints concerts avec les Quatuors Melos, Borodine, Psophos, Terpsycordes, Cambini-Paris, l’ensemble Ouranos, Martha Argerich, Gil Shaham, Eugene Istomin, Alexander Ghindin, Cyprien Katsaris, Sergei Nakariakov, Tatiana Samouil, Elsa Grether, Anssi Karttunen, Dame Felicity Lott, Augustin Dumay, Gary Hoffmann pour ne citer qu’eux. Une curiosité débordante le pousse à se pencher sur des répertoires remontant jusqu’à la Renaissance. Son travail sur instruments d’époque se concrétise par des récitals sur un piano Zumpe 1771 pour les œuvres de Scarlatti, Händel, Bach, Mozart et les œuvres de jeunesse de Beethoven. Il a enregistré tout récemment avec le Quatuor Cambini-Paris et le contrebassiste Thomas de Pierrefeu les deux concertos de Chopin pour le label Aparté sur un piano Erard de 1836.

L’art de la transmission et le goût de l’engagement

Pendant de nombreuses années David Lively, directeur artistique du festival de Saint Lizier en Ariège, en a fait un lieu de rencontres des jeunes talents et de musiciens aguerris. Pédagogue recherché, il donne de nombreuses master-class au Festival de piano de Shanghai, à l’Académie Sibélius d’Helsinki, à Athènes, à Bucarest au Colegiul national de Muzica George Enescu, au Centre de musique française de l’École normale de musique de Paris, au Royal Conservatoire of Scotland et à l’Académie Bashmet en Russie.

Il est membre fondateur de l’Association des Artistes pour la Paix aux côtés de Hüseyin Sermet, Cyprien Katsaris, Ramzi Yassa, Nima Sarkechik…

David Lively ©Christine Cabirol
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