En prélude…carte blanche à Félix Merle : « Ne tirez pas sur l’opérette ! »

©Faustine Merle

A la fin de la Première Guerre mondiale, le jazz et les rythmes exotiques arrivent en force dans l’hexagone. Sur les scènes de théâtre, l’opérette classique cède peu à peu le pas à l’opérette théâtrale, aussi appelée comédie musicale (les deux termes sont déjà utilisés simultanément pour caractériser le même type d’œuvres). La mise en musique des livrets est plus légère, on n’entend plus dans ces ouvrages de grands ensembles ni de grandes scènes comme dans l’opéra- comique : il s’agit à présent de pièces à numéros. Peu à peu, les « couplets » sont remplacés par de véritables chansons.

Les années folles restent, malgré tout, une période de transition où coexiste modernité et tradition, mais également style « savant » et « populaire ». En effet, si l’opérette d’avant-guerre est l’apanage des compositeurs «sérieux», sa sœur des années 1920 est pratiquée d’avantage par des compositeurs issus du café-concert et de la chanson. Ils insufflent une fraîcheur nouvelle à l’opérette qui se mélange au jazz et au charleston. Les compositeurs plus académiques, dont Messager est le modèle, continuent de leur côté à aborder l’opérette dans son style d’avant-guerre tout en adhérant aux évolutions du genre et parfois même aux nouveaux goûts musicaux. D’autre part, sur les scènes parisiennes, les chanteurs lyriques cohabitent avec de nouveaux chanteurs- acteurs tels que Maurice Chevalier, Arletty ou Jean Gabin.